La mise en page consiste à organiser les éléments graphiques d’un document afin de faciliter la compréhension des informations par le lecteur. Lors de son élaboration, le choix des variantes (les éléments graphiques), tels que les images, les couleurs, les espaces, les contrastes, les ombrages, ainsi que les polices de caractères entrent en ligne de compte.

Mettre en page, c’est mettre en valeur la production rédactionnelle. Les règles qui s’appliquent sont celles de la composition picturale. Chaque page du journal doit être conçue comme un tableau : il s’agit d’assembler, autour d’un motif principal, des motifs secondaires hiérarchisés. L’ensemble doit être clair, lisible et esthétique. Au final, l’assemblage minutieux de l’amalgame d’éléments graphiques permet un résultat optimisé pour un résultat convaincant et efficace auprès de l’audience cible.
Glossaire
- Charte graphique : ensemble des règles qui fixent l’aspect graphique du journal et lui confèrent sa personnalité: types de caractères pour le texte et la titraille, utilisation des couleurs, usage des signes graphiques, mise en page, etc.
- Gabarit : document qui représente la page du journal au format ou en réduction et sur lequel se trouvent tracés le colonnage, les lignes, et parfois les différents éléments récurrents (titre courant, filet d’encadrement…). C’est sur ce gabarit que l’on va composer la maquette.
- Monstre : première ébauche, crayonnée, de la disposition des textes et des illustrations dans une page.
- Maquette : document à partir duquel s’effectue la mise en page définitive. Par extension, désigne l’assemblage des différents textes et graphiques.
Un double équilibre à trouver
Une page bien composée est une oeuvre dont la composition géométrique dégage, au premier coup d’œil, une impression d’équilibre et d’harmonie. Cette harmonie dépend de deux équilibres :
- un équilibre général dans la page, entre le blanc et le noir, entre la surface blanche laissée au papier et la surface noire des écrits. S’il y a trop de blanc, il n’y a pas assez de choses à lire. S’il y a trop de noir, les choses, trop compactes, deviennent difficiles à lire.
- Rapport serré : 3/4 de noir, 1/4 de blanc.
- Rapport idéal : 2/3 de noir, 1/3 de blanc.
- Rapport artistique : 3/8 de blanc, 5/8 de noir.
- un équilibre particulier, à l’intérieur de la masse noire, d’une part entre le motif principal et les motifs secondaires, d’autre part, entre les différents motifs secondaires. La prééminence du motif principal ne doit ni écraser ni éclipser les autres motifs.
L’architecte de la page résout ce problème en agissant :
- sur les marges de la page tout autour de la surface imprimée ;
- sur le nombre et la largeur des colonnes de la page ;
- sur les polices de caractère disponibles pour la composition des textes ;
- sur la force des caractères typographiques utilisés pour chaque article et pour chaque titre ;
- sur la longueur des lignes ;
- sur les espaces entre les mots, entre les lignes et entre les colonnes.
Mise en page : quelques règles en vrac
- Choix des caractères. Trop de diversité typographique fatigue l’œil. S’en tenir à deux polices : un caractèrepour les textes, un caractère pour la titraille. Jouer sur les maigres, les gras et les italiques, selon les genres.
- Interligne. L’interligne est l’espace entre deux lignes de texte. Un interligne trop étroit risque de rendre la page de texte trop dense, qui découragera le lecteur. L’interligne doit toujours être supérieur à la hauteur de la ligne d’écriture. D’une manière générale, l’interligne est de deux points supérieurs à la police de texte (par exemple, corps 11, interligne 13).
- Longueur des lignes. Qu’il s’agisse d’impression papier ou sur Internet, les lignes de texte ne doivent être ni trop longues ni trop courtes. La longueur de ligne « idéale » équivaut à une soixantaine de signes. Au-delà et en-deçà, le lecteur aura plus de mal à lire.
- Marges. Il n’existe pas de règles strictes en la matière. Dans une page de texte, elles varient de 1,5 cm à 2,5 cm par côté. La marge de bas de page est généralement plus haute, car elle peut contenir notes et folio (numéro de page).
- « Tournes ». On n’interrompt pas un texte n’importe où, surtout pas au milieu d’une phrase, même s’il s’agit d’un texte de Une, quand la suite est à lire plusieurs pages plus loin. Les tournes ne doivent pas nuire à la fluidité de lecture.
- Veuves et orphelines. Une ligne veuve est la dernière ligne d’un paragraphe apparaissant isolée en haut d’une page, et une orpheline est la première ligne d’un paragraphe apparaissant isolée en bas d’une page. On tente généralement d’éviter leur apparition, car elles perturbent l’harmonie de la page.
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Mise en valeur du sujet principal
Le centre d’intérêt de chaque page, son cœur de lecture, son focus, c’est le sujet principal. Il n’y a qu’un seul sujet principal par page. Il occupe la place d’honneur : la tête de page. Il bénéficie du plus gros titre.
La répartition des autres textes dans la page est déterminée par son format, la force de son titre, son éventuelle illustration. La prééminence du motif principal ne doit ni écraser ni éclipser les autres articles qui ont aussi, séparément, beaucoup d’importance.

Rechercher les proportions harmoniques
L’art de la mise en page s’inspire des proportions harmoniques en usage dans les autres arts. Deux clés peuvent s’avérer utiles pour éviter :
- les effets de symétrie, en utilisant la clé [4-2-1] : quand le sujet principal bénéficie d’un titre de 4 colonnes en haut de page, l’usage commande qu’il n’y ait, parmi les autres titres dans la même page, aucun 3 col qui puisse lui porter ombrage. En revanche, il peut y avoir, dans le corps de la page, plusieurs titres sur 2 col ou 1 col.
- le brouillage visuel en utilisant la clé [6-3-2] : quand le sujet principal bénéficie d’un titre sur 6 colonnes en haut de page, l’usage commande que parmi les autres titres, il n’y ait, dans la même page, qu’un seul 3 col, de préférence centré en bas de page, alors qu’il peut y avoir, dans le corps de la page, plusieurs titres sur 2 col.
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Serge Paulus, professeur en logiciels de graphisme, aborde les principes et les guides de l’art de la composition de la page, ainsi que les bases du graphisme.
Le nombre d’or, une clé de mise en page
Adaptées aux prémices de l’affichage de l’information, les mises en pages traditionnelles reposent sur une certaine utilisation du nombre d’or (arrondi à 1,618). Cette clé mathématique antique permet de proportionner une page avec harmonie en la divisant cette page en quatre espaces.

La page, ainsi décomposée en quatre surfaces rectangulaires différentes, forme un ensemble aux proportions harmoniques combinant simplicité, clarté, diversité. Chacune de ces surfaces peut être subdivisée, au besoin, en utilisant le même calcul. La proportion du nombre d’or permet d’équilibrer le contenu d’un document print ou web, contenant notamment beaucoup de textes, pour hiérarchiser les informations, attirer le regard sur des zones spécifiques ou faire respirer le contenu.
La proportion du nombre d’or assure une harmonie dans le design et s’avère utile via les logiciels de PAO.
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