Pour bien informer les autres, un journaliste se doit d’être bien renseigné lui-même. Il a besoin de sources fiables pour l’aider distinguer le vrai du faux dans ce qui fait l’actualité et ainsi diffuser des informations fiables et avérées.
Par « source » d’une information, on entend tout simplement son origine : d’où provient cette information ? Se poser cette question est essentiel. Connaître la source d’une information apporte des éléments précieux quant à l’évaluation de sa fiabilité.
Source directe ou source indirecte ?
Dans un article, une source peut être plus ou moins directe et plus ou moins clairement mentionnée. On peut distinguer deux types de sources :
- La source primaire est un élément direct : un témoin d’événement, un participant à une réunion, un enregistrement vidéo, une photographie, un document écrit…
- Les sources secondaires font appel à un ou plusieurs intermédiaire(s) : le récit d’un média ou d’un livre d’histoire, une anecdote racontée par quelqu’un qui n’était pas présent au moment où elle a eu lieu mais qui raconte ce qu’on lui en a dit, etc.
Les sources anonymes
Parfois, les journalistes donnent la parole à des personnes sous couvert d’anonymat, pour les protéger. Certains y ont recours plus régulièrement que d’autres, que ce soit dans le domaine de l’investigation ou dans celui du politique.
On peut par exemple lire « un proche de Madame Dupont dit que… » lorsque la personne en question ne souhaite pas être associée à ses déclarations. Face à une source anonyme, on peut attendre d’un média sérieux qu’il vérifie ses affirmations et ne se base pas sur un seul avis.
La protection des sources
« Tout journaliste a le droit de refuser toute pression et de refuser de divulguer ses sources ». Autrement dit, un journaliste ne communique jamais le nom des personnes qui lui ont donné des informations si elles ne le veulent pas.
La protection des sources est cruciale pour les journalistes. C’est même un devoir, tel que le stipule l’article 7 de la Charte de déontologie de Munich (ou Déclaration des devoirs et des droits des journalistes), signée le 24 novembre 1971 à Munich.
Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement.
Article 7 de la Charte de déontologie de Munich

En France, la protection des sources des journalistes a longtemps été définie par la loi sur la liberté de la presse de 1881. Elle a ensuite fait l’objet d’une loi datée du 4 janvier 2010. Ce texte établit que « le secret des sources des journalistes est protégé dans l’exercice de leur mission d’information du public. […] Il ne peut lui être porté atteinte directement que si un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie et si les mesures envisagées sont strictement nécessaires et proportionnées au but légitime poursuivi. »
Toute source a ses limites
Pour vérifier les informations, les journalistes essaient de multiplier les sources, en faisant en sorte qu’elles soient le plus directes possibles. Il est important de le faire car plusieurs sources, même primaires, peuvent donner des éléments contradictoires et des précisions sur un même événement.
Elles y ont d’ailleurs parfois intérêt : demandez à quelqu’un s’il est coupable, il le reconnaîtra rarement… On peut donc accorder d’autant plus d’importance à
une information si elle vient de sources variées et identifiées.