Quel que soit son objet, la pensée complotiste présente sept traits distinctifs. Apprendre à les reconnaître est un préalable nécessaire pour tenter de les contrer.

1. Les croyances contradictoires
Les théoriciens du complot sont déterminés à ne croire aucune information, aucun rapport officiel. Et peu importe si leur système de croyances est intérieurement contradictoire. Rien ainsi n’empêche d’imputer plusieurs causes, pourtant incompatibles entre elles, à un phénomène unique.
2. Le soupçon permanent
Les théoriciens du complot sont extrêmement suspicieux et méfiants à l’égard de tout ce qui relève de l’officiel. Dès lors, toute preuve scientifique, toute donnée statistique qui ne rentre pas dans la théorie est forcément suspecte. Pire, en s’associant aux voix officielles, scientifiques et statiticiens font nécessairement partie du complot
3. Des intentions néfastes
Une théorie du complot repose sur un principe implacable : la volonté de nuire et d’en tirer profit. Ainsi, les conjurés poursuivent des intentions néfastes, funestes et sans limite. Jusqu’à créer un virus capable de tuer des millions de personnes dans le seul but d’organiser la vente massive de vaccins et d’enrichir le seul cercle des conjurés.

4. « Quelque chose cloche »
Opportunistes, les théoriciens du complot peuvent parfois abandonner des idées spécifiques et une part de leur agumentaire lorsque celui-ci devient intenable. Néanmoins, ces révisions ne remettent pas en cause la conclusion générale selon laquelle « quelque chose cloche ». Toute explication officielle est forcément teintée de tromperie. Tout argument devient suspect dès lors qu’il étaye cette version officielle.
5. Victimes persécutées, hérauts de la vérité
Les théoriciens du complot se considèrent souvent comme les victimes directes de la persécution organisée, du vaste complot qu’ils dénoncent et dont les médias sont les complices volontaires. Dans le même temps, les théoriciens du complot se considèrent comme les hérauts de la seule vérité qui tienne, la leur, et les courageux héros affrontant les vils conspirateurs.

6. Immunisé contre les preuves
Il est très difficile de renverser l’argumentaire d’un théoricien du complot : ses théories, en effet, sont auto-scellées. Même l’absence de preuves pour appuyer une théorie devient, de facto, une preuve du complot : s’il n’y a aucune preuve de la conspiration, c’est justement que les conspirateurs, très habiles, sont parvenus à la dissimuler.
7. Réinterpréter les hasards
Prompts à identifier des causalités, les théoriciens du complot mettent en doute jusqu’au hasard. Tout événement aléatoire peut ainsi ainsi être réinterprété comme étant la conséquence de la mise en œuvre de la conspiration. Les complotistes tissent ainsi un réseau de causalités qui se renforcent l’une l’autre. Jusqu’à dessiner un large schéma du complot ourdi par les conspirateurs.
Face à l’ampleur prise par les thèses complotistes, le seul antidote efficace réside dans la pensée critique. Elle implique un scepticisme sain et une étude attentive de toutes les preuves disponibles. Surtout quand notre vulnérabilité est accrue : en temps de crise et d’incertitude.
Source : People who believe COVID-19 conspiracies have these 7 tendencies, Fast Company ; Coronavirus, ‘Plandemic’ and the seven traits of conspiratorial thinking, The Conversation.