Être journaliste consiste à savoir informer le plus grand nombre sur une variété infinie de sujets : politique, environnement, sciences, sports… Mais cette profession recouvre des métiers très différents, selon le média où on l’exerce. Immersion auprès des fabricants de l’info.
D’où vient l’info (et la bonne) ?
Lorsqu’un fait a lieu, le journaliste est averti par des sources. Dans le cas d’événements inattendus, celles-ci peuvent être des acteurs de l’événement, des témoins, des contacts qui le joignent par téléphone, réseaux sociaux…
Dans le cas de nouvelles prévues à l’agenda, les services de communication des institutions, des entreprises, des associations… convoquent des conférences de presse, font part de leurs avis par des communiqués diffusés sur les fils de réseaux sociaux ou sur des sites officiels, par exemple.

Le journaliste s’entretient ensuite avec les protagonistes par téléphone et/ou en se rendant sur place. Il recoupe les déclarations officielles, les témoignages… afin d’obtenir différents points de vue, diverses versions portant sur le même fait. Il peut aussi dialoguer avec des experts, consulter des rapports, des ouvrages, des enquêtes d’opinion ou des sondages afin de le mettre en perspective.
Après la collecte de ce « matériel », le journaliste rédige son papier afin de rendre le fait intelligible. Le citoyen n’est pas spécialiste dans tous les domaines et un média sert d’intermédiaire afin de lui permettre de comprendre les événements. Le rédacteur en chef donne son accord pour la publication de l’information vérifiée et recoupée.
L’information : des faits et des commentaires
L’information est une construction qui comporte deux volets : le fait et le commentaire. Ainsi un même événement peut être traité de différentes manières par des médias qui n’ont pas la même ligne éditoriale. Ceci ne signifie pas qu’ils mentent. Au contraire, le coeur de l’information – le fait – sera le même ; seuls les commentaires (vocabulaire, tournure des phrases, avis,…) divergent.

Le pluralisme de la presse constitue un mécanisme essentiel du système démocratique. Quand les médias traitent des questions économiques, le citoyen peut relever que les faits rapportés dans plusieurs médias sont les mêmes et avoir ainsi la certitude qu’ils sont exacts.
Les commentaires, eux, diffèrent en fonction de la ligne éditoriale, favorable ou non à ce qui est rapporté. Ceci permet au citoyen d’aiguiser son avis personnel sur la question et exercer sa souveraineté politique. Dans les régimes autoritaires ou totalitaires, le pluralisme de la presse est immédiatement remis en cause.
Médias français, qui possède quoi

Cette affiche (créée par Le Monde diplomatique et Acrimed) prend le parti de la lisibilité plutôt que de l’exhaustivité. Y figurent des médias d’information qui « font l’opinion » et qui dépendent d’intérêts industriels ou financiers, de groupes de presse ou de l’État :
- les titres de presse écrite papier à diffusion nationale de type généraliste,
économique et politique ; - les titres de la presse quotidienne régionale ;
- la télévision nationale (et quelques chaînes de télévision locales) ;
- les canaux de radio à portée nationale ;
- certains sites d’information en ligne.
Les titres indépendants (comme Le Canard enchaîné) ainsi que la presse sportive (comme L’Équipe) et la presse dite alternative ne sont pas représentés. Enfin, les liens capitalistiques sont limités aux principaux actionnaires. | Commander le poster
- Conception : Jérémie Fabre
- Documentation : Marie Beyer, Jérémie Fabre et Suzy Gaidoz
- Adaptation : Guillaume Barou, avec Boris Séméniako et Cécile Marin
Les agences d’information
Les médias d’information n’ont cependant pas les moyens financiers leur permettant d’être présents partout et à tout moment. Les rédactions font donc des choix en fonction de leur ligne éditoriale : des correspondants permanents sont présents dans certains pays ; des journalistes sont spécialisés dans certains types d’événements.

Pour compléter la gamme d’informations à offrir à leurs clients, ces médias sont donc souvent clients des agences d’informations. Ces entreprises comme l’AFP, Reuters, l’AP disposent d’un réseau de correspondants importants et revendent les mêmes dépêches, photographies et productions audiovisuels à plusieurs médias.
C’est pour cela que l’on voit parfois plusieurs fois les mêmes images dans deux médias différents. Néanmoins, les médias traitent ensuite le fait en fonction de leur ligne éditoriale.
Sources et ressources
- Agnès Yves, Manuel de journalisme, Paris, La Découverte, coll. Grands Repères, 2002.
- Gonnet Jacques, Education aux médias. Les controverses fécondes, Paris, Hachette Education/CNDP, 2001.