Le fact checking prend sa source aux origines mêmes de la pratique journalistique : vérifier toute info avant de la publier. Les façons d’opérer sont nombreuses. Mais tout type de contenu peut faire l’objet d’une vérification (photo, vidéo, rumeurs).

Les fausses informations (« fake news ») sont des mensonges ressemblant à de vraies informations, diffusés de manière délibérée par un individu ou une organisation. Ces contenus ont toujours existé, mais les réseaux sociaux accroissent leur visibilité.
En raison de leur diffusion massive via les réseaux sociaux notamment, le journaliste doit impérativement effectuer un travail de vérification des faits avant de les publier. Ceci dit, il ne s’agit que de l’essence de son métier : vérifier et recouper l’info, croiser les sources.
Le fact checking peut s’avérer un exercice éreintant et répétitif. Cependant, il est essentiel : parmi les fausses nouvelles, certaines ont en effet un impact néfaste sur nos sociétés. Aussi, dans le cadre du programme « cré@média », les ateliers « fake news vs fact checking » combinent méthodes de vérification, d’une part, rédaction et diffusion d’un article de fact checking, d’autre part.
Méthodes de vérification
Avant de se lancer dans une enquête, il s’agit d’adopter quelques (bons) réflexes pour vérifier si une information qui semble vraie est fausse, erronée ou tronquée. Concernant la méthode de vérification :
- Si l’info est publiée sur un site Internet, se renseigner sur la source. Une multitude de blogs ou de sites se présentant comme des sites d’informations participent à la diffusion d’infox.
- S’il s’agit de vérifier le propos d’un politique, le fact checking confronte les paroles aux faits, aux données disponibles et aux textes législatifs et réglementaires.
- S’il s’agit de vérifier une image ou une vidéo, identifier sa source, sa localisation, sa date, notamment.
- S’il s’agit de vérifier une rumeur, tenter de remonter à sa source et lui opposer des faits, en appuyant la démonstration argumentaire sur des preuves et des sources irréfutables.
Un ensemble d’outils sont disponibles en ligne. Celui-ci propose notamment des outils de vérification et des études de cas. Il a été développé et géré par le Centre Européen de Journalisme, dans le cadre du Programme de journalisme d’urgence.
Modes de rédaction
Dans « Fact-checking vs fake news – Vérifier pour informer » (Éditions INA), Laurent Bigot revient sur l’essor des sites et rubriques de vérifications des faits et propos. Ici, il explique comment le fact checking met en lumière des manquements dans les pratiques professionnelles des journalistes. Néanmoins, concernant l’écriture d’un article de fact checking, on peut s’inspire des formats adoptés par les fact checkers du Monde et ceux de Libération, par exemple.
« Les Décodeurs », Le Monde
Depuis 2009, les Décodeurs vérifient principalement :
- les déclarations de personnalités et organismes publics (personnalités et partis politiques, dirigeants d’entreprises, dirigeants syndicaux, médias et journalistes…
- les rumeurs qui circulent en ligne, via les réseaux sociaux, des sites parfois obscurs ou des courriers électroniques.
Les vérifications, factuelles, souvent autour de l’actualité du moment et au rythme des réseaux, sont regroupées au sein de rubriques accessibles dès la page d’accueil. Les Décodeurs ont développé le Décodex, une extension à ajouter à son navigateur web. Celle-ci indique le degré de sérieux de la publication que l’on consulte.
« CheckNews », Libération
Selon la rédaction de Libération qui le propose, « CheckNews » est « un service de journalisme à la demande ». Ses journalistes ont déjà répondu à des milliers de questions, sur des sujets concernant aussi bien la politique, l’environnement, l’économie que l’immigration et la santé.
Ces questions témoignent « d’un besoin de vérification et d’information rigoureuse, alors que les réseaux sociaux charrient toujours davantage d’intox et que le débat politique, plus polarisé que jamais, exige parfois un arbitrage neutre pour s’y retrouver », note-t-on chez « CheckNews ».
Ateliers thématiques et cycle d’interventions
Comme ceux dédiés au journalisme et à la fabrication de l’information, chaque intervention conçue et dédiée aux « fake news » et à la vérification de l’information aborde un thème spécifique. Par exemple :
- Fake news, complots, conspirations et vérification de l’information
- Réseaux sociaux : typologie et usages
- Identité numérique et e-réputation
Après une rapide mise en perspective, le sujet est traité sous la forme d’un exposé d’une quizaine de minutes et de questions-réponses avec le public. Puis vient la mise en pratique, via la vérification d’une supposée fake news, la rédaction d’un article de fact checking (dont on envisagera la diffusion via un média en ligne, par exemple). Ces ateliers thématiques peuvent êtres combinées au sein d’un même cycle d’intervention.
Pour toute demande de renseignement et d’intervention, merci de compléter le formulaire suivant ou de me contacter via : n.rousseau@gmx.fr